Pourquoi ma pompe à chaleur givre-t-elle ?

Pour rappel, une pompe à chaleur est dotée d’une unité extérieure dont l’échangeur de chaleur va capter les calories présentes dans l’air, pour ensuite les restituer au sein du logement grâce à l’unité intérieure. Ces deux éléments sont reliés par des tuyauteries frigorifiques.

Ainsi, la pompe à chaleur permet de chauffer votre logement en hiver et le cycle peut être inversé en été afin de rafraîchir ou climatiser votre intérieur.

Les causes du givrage d’une PAC 

Lorsqu’une personne prend une douche chaude dans une salle de bain où il fait froid, des gouttes d’eau apparaissent sur la vitre qui donne vers l’extérieur. C’est ce qu’on appelle “la condensation”.  Elle se produit au moment où l’air qui est chargé en vapeur d’eau rencontre une paroi froide. C’est exactement le même procédé pour la pompe à chaleur quand l’humidité présente dans l’air froid rentre en contact avec le fluide frigorifique chaud en évaporation dans l’échangeur. Des gouttes d’eau se forment, puis de la glace, résultant du choc thermique entre les gouttes d’eau ainsi créées par la condensation et la paroi de l’échangeur.

Ce phénomène de givrage du groupe extérieur se déroule pendant la période hivernale et surtout lorsque la température extérieure se situe entre - 4°C et 4°C. Plus la pompe à chaleur est exposée à la condensation, plus il y aura de givre sur celle-ci. Le phénomène de condensation est par ailleurs accentué dans des milieux humides comme la montagne et près des rivières où la formation de brouillard est récurrente.

Les risques du givrage pour l’appareil 

La présence de glace sur l’échangeur de votre pompe à chaleur n’est pas du tout anodine et peut comporter des risques pour votre installation si les cycles de dégivrages sont mal gérés.

Voici quelques exemples :

• Mauvaise élimination de la glace au niveau de l’échangeur (voire saturation en glace)
• Perte de puissance du chauffage et donc inconfort lié à la baisse de la température dans l’habitation
• Surconsommation électrique
• Risque de casse de l’échangeur et/ou du compresseur et/ou du ventilateur du groupe extérieur

À terme, un mauvais dégivrage pourrait engendrer des réparations coûteuses, voire un remplacement complet du groupe extérieur, alors qu’elles peuvent être évitées grâce à une gestion intelligente de la PAC, un matériel performant et le respect de quelques bonnes pratiques.

Le dégivrage : une opération primordiale !  

Comment fonctionne le dégivrage ?  

Tous les groupes extérieurs de pompe à chaleur sont dotés d’un régulateur électronique ainsi que de différents capteurs dont le rôle est de mesurer et détecter les paramètres évaluant la nécessité d’un cycle de dégivrage. Il existe, dès lors que ces conditions sont atteintes, plusieurs manières de dégivrer un groupe extérieur selon le modèle de PAC que vous possédez. Mais attention, toutes ne se valent pas.

Le dégivrage par résistance chauffante

Le groupe extérieur intègre des résistances électriques dans son évaporateur. Lorsque les conditions du givrage sont réunies, ces résistances électriques s’enclenchent. La chaleur générée permet de faire fondre la glace et l’échangeur du groupe extérieur de la PAC est ainsi dégivré. 

L’inconvénient est que cette solution est très gourmande en énergie et il en résulte une forte augmentation de la consommation en électricité de la pompe à chaleur.

Le dégivrage par Gaz chaud

Grâce à une inversion de cycle permise par la vanne 4 voies, l’évaporateur, au lieu de capter les calories dans l’air extérieur, va au contraire évacuer les calories générées par la compression du fluide frigorigène.  Ce procédé permet de dégager la chaleur nécessaire au dégivrage du groupe extérieur. Cette solution, moins énergivore, est donc à privilégier. Attention toutefois, pendant le dégivrage de la PAC, l’habitation n’est plus chauffée et la durée de l'opération variera selon la puissance du groupe extérieur. 

En revanche, plus une pompe à chaleur est performante, moins elle prendra de temps pour faire fondre la glace ! De cette manière, en optant pour une technologie de PAC efficace, le dégivrage n’aura qu'un impact très limité sur le confort thermique.

Quelles sont les bonnes pratiques pour assurer un bon dégivrage de ma pompe à chaleur ?

Comme vous le savez, il n’est pas possible d’empêcher le givrage d’une pompe à chaleur. Ce phénomène est tout à fait normal en période hivernale, surtout dans un environnement humide et froid. Cependant, il existe quelques bonnes pratiques à connaitre pour que le dégivrage d’une pompe à chaleur soit le plus efficace possible.

Éviter d’exposer le groupe extérieur au soleil  

Certains professionnels recommandent de positionner le groupe extérieur au soleil afin de faciliter les cycles de dégivrage. Cependant, si la sonde extérieure de votre appareil se retrouve en exposition directe, cela peut fortement perturber la régulation (chauffage / dégivrage) de votre appareil. L’effet obtenu serait alors inverse au résultat souhaité. Cette solution ne doit être envisagée qu’avec une sonde de température extérieure déportable. De façon pratique, une gestion optimisée du cycle de dégivrage par l’électronique de votre pompe à chaleur sera bien plus efficace, quel que soit son positionnement.

Installer le groupe extérieur à une hauteur suffisante  

La zone d’implantation du groupe extérieur ainsi que sa hauteur d’installation répondent à des contraintes spécifiques propres à votre site (risque d’inondation, chute de neige, problème d’acoustique, etc.), cette décision doit être évaluée par l’installateur de pompe à chaleur qui s’occupera de l'implantation de votre matériel. Si votre pompe à chaleur est installée en hauteur, c'est-à-dire sur chaise ou dalle surélevée, il faudra prévoir une évacuation des condensats pendant les cycles de dégivrage et ceux conformément aux règles de l’art. 

Il est recommandé de réaliser un système de drainage qui permettra d’évacuer proprement ceux-ci, permettant également d’éviter dans le temps la dégradation de la maçonnerie environnante (coulure sur le mur, mousse, etc.). Ceci est encore plus vrai si vos condensats sont rejetés sur un lieu de passage tel qu’un trottoir, une voirie, un chemin ou une allée privée.

En effet, le risque de gel en hiver peut représenter un risque pour la circulation des usagers aux abords du groupe extérieur. En conclusion, les dégivrages sont une partie intégrante du cycle de fonctionnement de votre pompe à chaleur et ne pourront être évités. Choisir une pompe à chaleur assurant la bonne gestion de ces cycles de dégivrage ainsi qu’une installation traitant correctement l’évacuation des condensats vous permettront de minimiser les éventuels désagréments liés aux cycles de dégivrage.