Economie circulaire et recyclage des équipements de chauffage et climatisation

La transition énergétique devient effective, les solutions à base d’énergie fossile sont petit à petit mises de côté – à quoi sert soutirer du carbone pour ensuite s’en plaindre et l’éliminer ! Et les solutions thermodynamiques deviennent une réponse aux critères d’économie d’énergie, d’énergie renouvelable et de lutte contre les émissions de CO2.

Rappelons que l’économie circulaire consiste à considérer les déchets comme des ressources recyclables à l’infini ! Un paradigme bien différent de l’économie linéaire qui consiste à fabriquer et à jeter.

Mais jeter où, jusqu’à quand et quelle limite ? L’économie circulaire repose sur la création de boucles positives, générant de la valeur à chaque utilisation ou réutilisation de la matière ou du produit avant destruction finale. Il met notamment l’accent sur de nouveaux modes de conception, de production, de consommation, le prolongement de la durée d’usage des produits, l’usage plutôt que la possession de biens, le réemploi, la réutilisation, le recyclage et la valorisation des composants.

L'économie circulaire à l'échelle des équipements. La pompe à chaleur valorisée ! 

Si l’économie circulaire s’applique aux bâtiments du gros œuvre et du second œuvre, elle s’applique bien évidemment aux équipements techniques tels que les pompes à chaleur.

Le cas de la pompe à chaleur par exemple est déjà valorisé du fait :

  • de sa sobriété énergétique du fait de son COP,
  • de l’utilisation d’énergie, 
  • et de l’énergie fatale qui peut être récupérée.

Equipements électriques : déchets gérés par la réglementation  

Rappelons que les équipements de génie climatique tels que les climatiseurs, VMC, pompes à chaleur, aérothermes, sont considérés comme des déchets d’équipements électriques et électroniques professionnels (DEEE pro - DEEE ou déchet d'équipement électrique et électronique). Ces déchets relèvent d’une réglementation spécifique. Afin d’être correctement dépollués avant d’être recyclés, ils ne doivent pas être jetés avec les déchets banals ou dans les bennes à ferraille.

Rappelons que la responsabilité de la gestion des déchets est cadrée réglementairement et la responsabilité est engagée jusqu’à leur élimination ou valorisation finale, même lorsque le déchet est transféré à des fins de traitement à un tiers (article L541-2 du Code de l’environnement). La solution revient à gérer les déchets et à les faire gérer par un éco-organisme agréé par les pouvoirs publics (cf. art. R.541-45 du Code de l’environnement). Pour plus d’information, rendez-vous sur les sites par exemple d’Ecologic ou d’Ecosystem ou d’autres organismes d’état homologués.

Réparabilité, réemploi et reconditionnement : des pratiques qui évoluent fortement

Signalons l’excellent rapport :  "La pompe à chaleur au prisme de l’économie circulaire" , document de 88 pages, édité par l’AFPAC, Association Française pour les Pompes à Chaleur, qui traite de l’économie circulaire et en particulier des sujets de réparabilité, de réemploi, de reconditionnement et de remanufacturing des pompes à chaleur et climatiseurs.

En réalisant un état des lieux des différentes pratiques de la filière, sont clairement identifiés les freins et les leviers au développement de l’économie circulaire, les bonnes pratiques, ainsi que la prochaine venue d’un futur indice de réparabilité. En effet, dans la feuille de route économie circulaire (FREC) publiée par le gouvernement le 23 Avril 2018, la mesure 10 vise à instaurer un indice de réparabilité des EEE (équipements électriques et électroniques). Selon cette mesure, les producteurs d’équipements électriques et électroniques devront prochainement afficher de manière obligatoire, une information simple sur la réparabilité de leur équipement. L’indice de réparabilité s’inspire de  l’étiquette énergie et prendra la forme d’une note comprise entre 1 et 10. Cette information se base sur un référentiel qui sera développé par l’Ademe.

Parmi les critères qui pourraient être retenus, on relève  :

  • La disponibilité des pièces détachées,
  • Les délais d’une réparation,
  • Etc...

Un groupe de travail, animé par le ministère et l’ADEME, s’est donc penché sur le contour et le mode de calcul de cet indice. Les conclusions devraient bientôt être publiées.

Le sujet est donc engagé et ce n’est qu’une question de temps pour que l’économie circulaire s’empare globalement - à l’identique de l’étiquette énergétique désormais omniprésente - de tous les équipements techniques du bâtiment.

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3 novembre 2020

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La RE 2020, c'est une vraie rupture par rapport à l'ancienne/actuelle réglementation RT 2012 qui n'était que thermique.

Cette réglementation qui s’appliquera à toutes les constructions neuves dès l’été 2021 intégrera – et c’est une novation importante – le calcul carbone du projet.

Nous nous sommes aperçus que les bâtiments qui respectaient la réglementation thermique RT2012 étaient certes sobres en matière de consommation, nous avons bien réduit le carbone de la consommation, en revanche le carbone de la construction ‐ l’énergie grise ‐ était négligé malgré son poids désormais déterminant dans le bilan carbone. Les consommations durant l’exploitation ayant de plus en plus diminuées, résultat des différentes RT, c’est désormais le carbone gris de la construction qui devient prédominant et supérieur à celui de l’exploitation. La distinction est importante car le carbone gris de la construction est « consommé » rapidement, en un an par exemple, alors que le carbone de l’exploitation est étalé/dilué sur vingt à trente ans, sur la durée de vie du bâtiment. Ainsi, la quantité carbone que nous rejetons dans l’atmosphère due à la construction aux matériaux, au chantier, …, est d’un poids et d’un impact ponctuel et conséquent.

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