JO 2024, un modèle de développement durable

Dès la phase de candidature, la ville de Paris s’est engagée à faire des Jeux un accélérateur de la dynamique du développement durable. Les Jeux de Paris 2024 ont été imaginés en tant que vitrine des enjeux climatiques, environnementaux et sociétaux. Le millésime 2024 est déjà une victoire en soi car il offre une visibilité et, surtout, moult réponses à l’objectif de transition écologique. Analysons en détail comment cet immense événement planétaire est en passe de marquer l’histoire et quels enseignements nous pouvons en tirer.


L’ambition : faire des JO 2024 le moteur du développement durable

 


Les Jeux de 2024 seront un des plus grands événements connus à l’échelle planétaire. S’il s’agit d’une formidable opportunité pour exposer au plus grand nombre les valeurs du développement durable, le devoir d’exemplarité est indispensable afin de mobiliser toutes les forces vives et fédérer les bonnes volontés autour du thème capital de la transition écologique.


Dans cette optique, les Jeux de Paris revendiquent, et ce, dès la phase de candidature, une grande ambition environnementale, parfaitement assumée :

  • Atteindre la neutralité carbone ;
  • Émettre deux fois moins d’émissions de gaz à effet de serre que lors des dernières éditions des JO ;
  • Être totalement alignés sur l’Accord de Paris pour le climat.


L’ambition est le moteur de toute stratégie de transition écologique car la transformation écologique ne peut pas se contenter de demi-mesures.


Poser un regard global sur l’enjeu environnemental

 


L’organisation des Jeux constitue un grand défi. Pour les olympiades de 2024, une nouvelle approche à 360° a été développée afin de porter des objectifs inédits, résolument ambitieux.
Si la méthode ERC (Éviter, Réduire, Compenser) est déjà utilisée dans nombre d’événements et d’organisations, les JO 2024 y ajoutent deux étapes complémentaires :

  • Anticipation. En amont des Jeux, un outil a été imaginé pour estimer l’impact carbone et guider, dès la phase préparatoire, toutes les décisions inhérentes à l’empreinte écologique ;
  • Mobilisation. Tous les acteurs sont mobilisés pour que les valeurs sportives, fédératrices par nature, servent la cause du changement climatique. Collaborateurs du comité d’organisation, mouvement sportif, associations, partenaires, fournisseurs, citoyens, politiques… Tout le monde est associé à la démarche de développement durable.


Avancer en équipe, jouer collectif, est primordial pour tendre vers une gouvernance éthique et responsable.


Un modèle compact, innovant, sobre et efficace

 


Les JO de 2024 reposent sur un modèle innovant et compact afin de respecter une haute qualité environnementale :

  • La mutualisation des sites de compétition. Habituellement, les Jeux Olympiques et Paralympiques ne se déroulent pas sur les mêmes sites. Pour cette édition, à chaque fois que cela sera possible, les sites d’épreuves sportives seront identiques. En plus des gains évidents en matière de besoins, cette approche constitue une belle leçon d’intégration des personnes en situation de handicap ;
  • La compacité. Afin d’éviter de compenser les émissions carbone, la posture la plus efficace consiste à éviter de les produire. Ainsi, 95 % des sites sportifs existent déjà ou ont une vocation éphémère, 30 disciplines sont accessibles dans un rayon de 10 km autour du Village des athlètes et 85 % des athlètes sont logés à moins de 30 minutes de leurs sites de compétition. Une décision intelligente contribuant à limiter les déplacements tout en instaurant une mobilité durable.

La production d’énergie repose en effet sur un principe élémentaire : tout ce qui n’a pas besoin d’être produit n’a pas besoin d’être consommé. C’est pourquoi l’isolation et la conception bioclimatique sont des facteurs fondamentaux dans la construction d’un bâtiment durable.
Les JO 2024 ont transposé ce principe au plus grand événement mondial en misant sur la compacité afin de tendre vers un modèle de mobilité durable. Quel mode de mobilité plus douce que celui qui n’a pas besoin d’exister ?

 

Le bâtiment au service de la transformation écologique et sociétale

 


Jusqu’à présent, les Jeux étaient de gros consommateurs de bâtiments et de constructions de sites sportifs qui, s’ils participaient de la magie et du spectacle olympique, n’étaient pas des modèles de bonnes pratiques en termes de développement durable.
Les Jeux de Paris explorent une nouvelle voie en optant pour un changement de paradigme. Les besoins concernant les bâtiments reposent désormais sur trois piliers fondateurs :


1. Limiter les nouvelles constructions
Réhabiliter, rénover et/ou transformer des lieux déjà existants permet de mieux s’inscrire dans une logique de durabilité.
Comme nous l’avons déjà vu, 95 % des sites sont déjà existants ou temporaires.

Pour ces derniers, tous les matériaux utilisés pour leur construction seront revalorisés. Finalement, un bâtiment durable n’est-il pas celui qui traverse les âges en s’adaptant à son environnement et aux besoins propres à chaque époque ?


2. Construire de façon réfléchie
Le CAO (Centre Aquatique Olympique) construit à Saint-Denis pour les compétitions aquatiques illustre à merveille le concept de construction réfléchie :

  • C’est un bâtiment bas carbone, conçu en matériaux bio-sourcés, et modulaire, destiné à évoluer en fonction des besoins ;
  • Son toit de 5000 m², recouvert de panneaux photovoltaïques, le rend autosuffisant sur le plan énergétique ;
  • Le concept d’aménagement intérieur repose sur l’utilisation de produits recyclés ;
  • Le centre répond à un besoin réel puisqu’il comble un déficit d’équipement local. Il faut savoir qu’un jeune dyonisien sur deux ne sait pas nager. Le centre aquatique est donc appelé à vivre au-delà des seuls JO. Le fond mobile permettra de varier les profondeurs et s’adaptera à différents usages ;
  • Le CAO accueillera de futures compétitions nationales et internationales ;
  • Le centre constituera un lieu d’entraînement fédéral avec, notamment, l’accueil du pôle France de plongeon.

Ce type de construction s’inscrit dans un schéma de développement durable et révèle concrètement les atouts d’une vision à 360°. De sa conception jusqu’à son utilisation ultérieure, tout est pensé pour que le cycle de vie du bâtiment soit le plus pérenne possible.


3. Construire des lieux réversibles
Une démarche durable ne peut faire l’impasse sur une construction réversible. Le Village des athlètes incarne parfaitement les atouts d’une construction réversible, conçu pour accueillir plus de 15.000 athlètes et leur staff pendant les Jeux.

Imaginer des bâtiments et des lieux facilement réversibles est une des clés pour adapter l’existant en fonction des besoins futurs.


Dupliquer ce modèle de développement durable

 


Si les JO 2024 marqueront un avant et un après dans la manière d’organiser ce type d’événement, le modèle proposé, conçu pour être dupliqué, n’est pas étranger à cette philosophie. Avec la perspective de futurs grands événements, c’est, là encore, une avancée considérable lorsqu’on considère cette approche innovante à travers le prisme de la protection de l’environnement.
Quant aux enjeux du bâtiment et de la rénovation de bâtiments énergivores, c’est sans aucun doute possible l’occasion rêvée de relever ce défi titanesque.
Il faut garder à l’esprit qu’il existe près de 7 millions de logements mal isolés en France.

Un chantier d’une telle ampleur nécessite des moyens considérables, financiers, logistiques, humains. Pour en garantir le succès, il convient d’être capable de dupliquer des solutions :


1. Rapides
Le chantier de rénovation des passoires thermiques est titanesque. On ne peut pas agir de la même façon pour rénover quelques logements ou des millions. Dupliquer des solutions qui ont fait leurs preuves prend alors tout son sens. Cette approche permet des gains de temps en termes d’étude et de réalisation.

2. Durables et efficientes
L’ambition est le moteur du développement durable. Aborder ce type de chantier doit se faire à travers des objectifs ambitieux. Les demi-mesures ne sont d’aucune efficacité face à l’ampleur de la tâche. C’est pourquoi une rénovation d’habitat doit envisager toutes les possibilités offrant un gain énergétique.
Isolation des murs, des toitures et des planchers, fenêtres et portes performantes, production de chauffage, de froid et d’eau chaude sanitaire privilégiant les énergies durables, système de ventilation pour un air intérieur sain, doivent constituer un socle indivisible visant une rénovation durable et efficiente.
Cet état d’esprit permettra de rénover ces 7 millions de logements défaillants dans la durée. Autrement dit, sans devoir revisiter leur rénovation dans quelques années.
En cela, prendre exemple sur la capacité des Jeux à mobiliser, à rassembler autour de valeurs communes est essentiel. C’est ainsi que tout un écosystème pourra se mettre en place dans le but de travailler intelligemment et de façon collective.


Conclusion

 

Les Jeux de Paris 2024 constituent une formidable source d’inspiration pour les enjeux environnementaux. Ils ouvrent la voie au dépassement collectif.
L’engagement de Mitsubishi Electric pour l’innovation, couplé à sa capacité à concevoir des solutions et des produits efficients et durables s’inscrivent dans cet état d’esprit. Nous misons sur le capital humain pour nous surpasser et trouver des solutions à toute problématique.
Ces JO synthétisent tous les enjeux et les freins du développement durable. Puiser dans les solutions et les méthodes d’organisation est une nécessité pour tous les acteurs du BTP et des pouvoirs publics face au changement climatique. Le temps n’est plus à la réflexion ou aux velléités, mais à l’action déterminée, concrète.